Là où certains esprits ne pensaient qu'à dénigrer et marteler, elle a toujours prôné le non jugement et l'anticonformisme.
Là où la vie s'est envolée de son corps, elle a su revenir pour porter à cœur ouvert la richesse de ses dons.
Là où le harcèlement et la discrimination résonnaient, elle a su s'émanciper et jouer du regard de l'Autre, en apprenant l'altérité.
Là où les épreuves ont essayé de la noyer, elle a toujours pris sa plume pour panser ses maux par les mots.
Là où elle voyait la détresse dans les yeux des Autres, elle a toujours pris sa voix pour faire briller la beauté des ses semblables.
Là où certains pensaient l'avoir achevée, elle a toujours su renaître dans la terre.
Là où certains observaient sans bruit, elle a toujours rugi pour combattre les diktats et l'injustice.
Là où certains apposaient de la censure, elle y a toujours vu la quête du sens profond de l'existence.
Là où certains voyaient une porte fermée, elle y a toujours vu un espace temps de créativité persuasive.
Par les songes des nymphes, la force de vivre a toujours fait écho dans les profondeurs lumineuses de son âme.
Elle a toujours cherché à combattre en innovant, plutôt que de fuir en se cachant.
Elle trouve l'inspiration dans les histoires de vie qu'elle accueille d'une oreille bienveillante, dans les murmures de la nature, dans les racines de ses ancêtres, dans le regard objectif de la société, et, surtout, dans l'amour inconditionnel de l'humanité et de l'Art.
L'Art avec un grand A car, pour elle, vivre authentiquement et rester bienveillante malgré les marées houleuses de la vie, c'est déjà de l'art.
La femme sauvage n'en a que faire des diktats, des idéaux et des codes tous trois imposés.
La femme sauvage crée ses propres structures, ses propres valeurs et ses propres obligations sociales.
Soucieuse de la guérison du monde, du respect du vivant et de la croissance de la singularité, elle tente souvent de propager l'Amour, la justesse et la luminosité dans ses rares apparitions.
La femme sauvage est parfois atypique pour ceux qui ne sont pas encore éveillés, encore endormis sous un toit tissé d'illusions décroissantes, parce qu'elle ne cède jamais son honnêteté pour faire plaisir à ceux qui ne lisent pas encore au plus profond d'eux-mêmes.
Beaucoup pense que la femme sauvage est seule, dans une tanière de vide, d'amertume et de peurs déraisonnées...
Pourtant, la femme sauvage n'a pas une seconde de solitude, tant son monde intérieur est riche, tant sa connaissance d'elle-même est profonde, tant ses apprentissages sont fournis d'une réelle diversité universelle.
Mais ce qui caractérise la femme sauvage, c'est qu'elle ne montre presque rien, parce qu'elle sait à quel point sa paix intérieure a été dure à conquérir.
Elle sait se faire discrète, mais la femme sauvage a toujours l'oeil analytique.
Guider par l'esprit de la Nature, elle développe ses sens et les rend aiguisés, puis se transforme et se renouvelle aux rythmes des saisons, des lunes et des vagues.
Elle cultive ses propres pouvoirs, délimités par la pleine conscience, la vie lente, la place qu'elle laisse à toutes ses parties sacrées; elle résonne et avance en intégrant qu'elle est à la fois tout et rien :
La femme sauvage apprend à être tout pour elle-même et comprend que, dans ce monde, elle n'est rien de plus qu'un bourgeon.
Et, plus que tout, la femme sauvage sait à qui ouvrir la porte de son monde et de son cœur, une population infiniment petite, mais puissamment vibrante.
Elle a fait le choix de ne faire qu'un avec la nature. Elle vit, ressent et explose au rythme de la lune. Tantôt louve puis tantôt lionne, elle laisse parler ses instincts, elle ose crier sa rage face à l'injustice autant qu'elle ose caresser doucement la joue de ses sœurs. Elle se fait animale quand elle part, pieds nus sur la terre humide, à la quête de son arbre totem pour y ancrer ses racines. Elle se fait soleil quand elle se met à mouvoir, seule dans la nuit, l'expression de sa danse libératrice. Elle se fait sagesse quand elle doit, d'un sourire attristé, sécher les larmes des âmes esseulées qu'elle chérit avec tendresse. Elle se fait guerrière quand elle doit partir en voyage pour guérir les âmes qui l'appellent. Elle se fait enfant quand elle ose voir avec ses yeux l'étendue de la magie du monde qui peut l'entourer. Oui, qu'importe le chemin qu'elle empruntera demain, la nature sera toujours logée dans ses entrailles, prête à être réveillée pour porter le message qui, jadis, résonnait pourtant en chacunes de ses créatures :
"Si tu oses un jour me parler avec respect, je te montrerais alors comment te nourrir, comment te soigner, comment te protéger, comment t'élever et comment ressentir de façon vraie."
Romane Chaussé
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Romane de son vrai nom
Soleila-Rise de son nom chamanique
Dès ma naissance, ma vie a été rythmée d'épreuves cataclysmiques et traumatiques, me faisant rentrée dans toutes les cases attribuées aux victimes.
Miraculée physique à la suite d'un grave accident pendant l'enfance, mais aussi miraculée psychique à la suite de bon nombre de maltraitances issues de diverses sphères, certains de mes dons sont arrivés juste après mon expérience de mort imminente: discussions avec les défunts, prédictions des catastrophes planétaires, captation de toutes les émotions de chaque chose vivante...
Toujours en marge et atypique, avec un esprit libre d'artiste, je me suis passionnée par la photographie, je l'ai pratiquée pendant plus d'une décennie et j'ai fait d'elle mon métier pendant de nombreuses années, en me formant à l'art-thérapie et en militant pour la libération du corps féminin, dans sa poésie artistique la plus totale.
Et puis, un jour, avec l'envie folle de guérir et de me délester de certains bagages, de certains fantômes du passé, j'ai choisi de faire mon tout premier soin chamanique, en appréciant le découvrir sous une forme initiatique, en dehors de la vision académique que j'ai pu obtenir à la suite de mon parcours et de mes études en anthropologie et en ethnologie.
Et... Me voilà transcendée, éprise, passionnée, investie, vibrante... Je me laisse ainsi formée par plusieurs chamanes et j'acquière méthodologie, déontologie et capacités pendant de longs mois, jusqu'à avoir l'autorisation d'exercer.
Le tout accompagné, toujours, de ma plume traduisant les maux en mots, en poèmes, en rédactions scientifiques (SHS), j'ai aussi acqui de l'expérience dans les comptes-rendus interpersonnels et interculturels, mais également la solidité et la pertinence pour empoigner les histoires de vie singulières, pour en faire quelque chose de beau, ou, tout du moins, de fort et d'universel car...
Nous pensons souvent que nous sommes seuls à traverser cette tempête alors que, pourtant, beaucoup ont déjà traversé la même. C'est pour cela que rendre compte de son histoire et libérer sa parole, au-delà d'être très louable, est surtout très profitable, à nous-même autant qu'aux autres; c'est pour cela que je me suis longtemps plu à être un livre ouvert.